Calice et patène, ciboire et ostensoir

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Samadet

Ces quatre objets portent le poinçon de l'orfèvre parisien Alexandre Thiéry dit Thierry (1796-1876), insculpé en 1823 et biffé en 1853. Comme l'indiquent les archives de la paroisse, toutes ces pièces ("un ciboire, un calice et un superbe ostensoir de 32 pouces, le tout en vermeil") furent offertes, avec plusieurs autres objets (deux tableaux de Sainte Rose et Sainte Anne, une chasuble en drap d'or, etc.), par Michel Henri Xavier de Portets (1800-1868), chef de la principale famille de notables de Samadet (avec les Dupin de Juncarot) et maire du proche village de Pimbo. Le don fut fait le 9 septembre 1839 comme "bouquet de parrainage", c'est à dire en remerciement du choix de Xavier de Portets comme parrain de la nouvelle cloche "Jean-Baptiste" de l'église. La fabrique promit, en signe de reconnaissance, de faire dire deux messes pour le donateur et pour "sa respectable famille", l'une le 9 septembre en souvenir du jour du baptême de la cloche, l'autre le 29 du même mois, jour de la Saint-Michel, patron de tous les fils aînés de la famille Portets (Vidon, p. 85). Le calice est signalé sous le n° 54 dans l'inventaire de février 1906 ("Calice argent doré avec appliques et ciselures et personnages"), le ciboire sous le n° 52 ("un ciboire argent doré avec appliques et ciselures et personnages") et l'ostensoir sans doute sous le n° 50 ("un ostensoir en métal doré").

Les médaillons des Vertus théologales qui ornent la fausse-coupe du calice s'inspirent de gravures en contrepartie d'après la prédelle du retable Baglioni de Raphaël (Pinacothèque du Vatican). Les scènes de la Passion sur le pied sont aussi copiées d'après des modèles classiques et la Cène sur la patène d'après la célèbre fresque de Léonard de Vinci. Tous ces médaillons portent la signature "Montagny", qui désigne le médailleur Fleury Montagny (1760-1836) ou plus probablement son neveu et successeur Jean-Pierre (1789-1862), héritier de ses modèles. Un ostensoir de Thierry en tout point identique, exécuté entre 1823 et 1838, est conservé à l'église Notre-Dame de Poissy (réf. IM78002281) ; un autre exemplaire comportant la même statuette d'ange a été repéré au Carbet en Martinique (réf. PM97200064).

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Dates

1839, daté par source

Auteurs Auteur : Thiéry Alexandre

Étienne François Alexandre (prénom usuel) Thiéry, "fabricant d'orfèvrerie" à Paris, né à Paris le 22 messidor an IV / 10 juillet 1796 et mort dans la même ville, en son domicile du 6, rue du Vieux-Colombier (6e arrondissement) le 21 janvier 1876. Fils unique de François Marie Thiéry et de Madeleine Rose Bellanger. Marié à Paris 12e, le 14 août 1824, avec Adèle Mélanie (ou Mélanie Adélaïde) Baudouin (Paris, 22 ventôse an XI / 12 avril 1803 - Paris 6e, 2 octobre 1886 [AM Paris, V4E 5947). Le couple eut au moins trois enfants : Alexandre Marie (1825-1884), son successeur, Pierre Henri (1837-après 1876), marchand de bronze, et Marie Octavie (morte à Paris le 15 novembre 1863), Mme Henry Derouin. Le livret militaire d'Alexandre Thiéry le décrit ainsi en 1816 : "taille 1m73, cheveux et sourcils châtain, yeux bleus, nez droit, bouche grande, menton long, visage ovale, teint clair".

Alexandre Thiéry (aussi connu sous le nom de "Thierry"), déjà mentionné comme "orfèvre" à vingt ans en 1816, racheta le fonds d'atelier de Claude Isaac Bourgoin, dont il reprit le poinçon (un cœur percé de deux flèches, une étoile et deux points), qu'il fit insculper le 17 mai 1823. Il fut actif au 9, cour Neuve-du-Palais, puis au 34, quai des Orfèvres (liste électorale de 1846-1847). Sa marque fut biffée le 20 janvier 1853 lorsque son fils Marie Thiéry ("Thierry") prit sa suite. Après sa retraite, il habita au 12, rue Sainte-Marguerite-Saint-Germain (1855-1865), puis au 6, rue du Vieux-Colombier, où il mourut en 1876. Source : Archives de Paris, état civil reconstitué.

, orfèvre
Auteur : Montagny Fleury

Médailleur né le 4 février 1760 à Saint-Étienne et baptisé le même jour à l'église Notre-Dame (filleul de son grand-père maternel Fleury Sanderlon et d'Andrée Bérardier) et mort en 1836 à Marseille. Membre d'une dynastie de graveurs, qui comprenait son père Jean Montagny (époux de Jeanne Marie Sanderlon), ses oncles Clément le vieux (1730-?) et Philibert (1732-?), son frère aîné Clément le jeune (1756-1810) et le fils de celui-ci, Jean-Pierre (1789-1862). Son propre fils, Élie-Honoré Montagny (1782-1864), fut peintre. Fleury Montagny, d'origine stéphanoise, acheva ses études à Paris et devint en 1789 graveur et ciseleur à la nouvelle manufacture d'armes de Versailles, avant d'être nommé en 1809 directeur du bureau de la Monnaie de Marseille, ville où il mourut en 1836 (selon Bellier de la Chavignerie, mais son nom n'apparaît pas dans les tables de décès de Marseille à cette date). Ses médaillons à thème religieux, repris par son neveu Jean-Pierre, furent utilisés par de nombreux orfèvres, parmi lesquels les Parisiens J.-A. Basnier, G.-J.-A. Bompart, Ch.-D.-N. Martin, J.-P.-A. Dejean, P.-H. Favier et A. Thiéry (Thierry). Bibliographie : Émile Bellier de la Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'Ecole française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, tome 2, Paris, 1885, p. 113.

, médailleur (signature (incertitude))
Auteur : Montagny Jean-Pierre

Jean-Pierre Montagny, médailleur, graveur et sculpteur né à Saint-Étienne le 31 juillet 1789 et mort aveugle à Belleville (Paris) le 11 avril 1862 ; fils du graveur Clément Montagny (1756-1809) et de Claudine Chatagnon ; marié à Marie Lepinay. Il fut l'élève de son père, de son oncle Fleury Montagny (1760-1836) et de l'orfèvre et sculpteur Pierre Cartellier. Il fut actif au 11, rue des Juifs à Paris (domicile en 1832), puis au 11, rue de Charonne à Belleville. Il était membre de la Société libre des Beaux-Arts et exposa à tous les Salons du Louvre à partir de 1819. L'Annuaire des artistes de Guyot de Fère (1832) mentionne plusieurs de ses oeuvres : La Naissance du roi de Rome, Portrait du roi de Rome, "plusieurs médailles de la famille royale déchue", Les quatre Evangélistes, "des portraits pour la collection des grands hommes", "des bas-reliefs en creux d'après Raphaël et autres grands maîtres", "en 1830 la Ville de Paris guerrière avec les mots Liberté, Ordre public, Honneur à la ville de Paris", "une grande médaille à l'effigie de Louis-Philippe, ayant pour revers la France guidée par son Génie". Bibliographie : Émile Bellier de la Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'Ecole française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, tome 2, Paris, 1885, p. 113 ; François-Fortuné Guyot de Fère, Annuaire des artistes français, 1832, p. 208-209.

, médailleur (signature (incertitude))
Afig : Sanzio Raffaello

Raphaël (nom francisé de Raffaello Sanzio, Raffaello Santi ou Raffaello da Urbino), peintre et architecte né le 28 mars ou 6 avril 1483 à Urbin (Marches) et mort le 6 avril 1520 à Rome.

, peintre
Afig : Vinci Leonardo da

Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci ou Leonardo da Vinci), né le 14 avril 1452 (nouveau style) à Vinci (Toscane) et mort le 2 mai 1519 à Amboise, peintre, architecte, sculpteur, ingénieur et urbaniste. Fils naturel d'une esclave circassienne, Caterina di Meo Lippi, et du notaire Piero da Vinci. Élève et assistant d'Andrea del Verrocchio jusqu'en 1482, puis ingénieur au duc de Milan Ludovic Sforza, il travailla ensuite à Mantoue, à Venise et à Florence, passa ensuite au service de Louis XII à Milan (1506 -1511) comme "peintre et ingénieur ordinaire" du roi, œuvra en 1514 à Rome pour Julien de Médicis. Invité en France par François Ier en 1516, il meurt au Clos Lucé à Amboise en 1519.

, peintre
Personnalite : Portets Michel Henri Xavier de

Prénom usuel : Xavier. Maire de Pimbo (Landes) de 1830 à 1854 puis de 1860 à 1865. Né le 25 septembre 1800 à Pimbo, mort au même lieu le 27 juin 1868 ; fils de Michel de Portets (1775-1817), maire de Pimbo, et de Catherine de Bats (vers 1771-1823) ; épouse à Audignon, le 24 septembre 1838, Marie Ursule Lucie de Larrey (Audignon, 22 mars 1807 - Pimbo, 29 novembre 1879), fille de Bertrand Marie de Larrey et de Marthe Josèphe de Marsan, dont il eut cinq enfants : Marie Alexine Marie Antoinette (1839-1923), Mme Jean Alfred Emmanuel de Laforest de Laumand ; Marie Théodora Françoise Anna (1842-ap. 1919), Mme Pierre François Calixte de Gauran ; Catherine Françoise Aménaïde Maria (1846-ap. 1930), Mme Joseph Auguste Dollé ; François Marie Michel Édouard (1848-1916) ; Anne Françoise Marie Louise (1851-1855).

, donateur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Ensemble de style classique, entièrement en argent doré. Calice avec pied circulaire à cavet et ressaut, nœud en forme de vase campane, deux collerettes et deux bagues, fausse-coupe ajourée, coupe à lèvre évasée. Patène à ombilic saillant orné d'un médaillon fondu, repris au ciselé et soudé. Ciboire : pied circulaire à cavet, nœud piriforme ou en balustre, une collerette et une bague, fausse-coupe ajourée, coupe à bord droit, couvercle emboîtant à croix sommitale fondue et soudée. Médaillons du calice et du ciboire estampés et rapportés. Ostensoir de style néo-Renaissance : base rectangulaire pyramidale quadripode, figurine d'ange de la tige fondue, décor estampé et fondu sur la base, repoussé et ciselé au trait et au mat sur la gloire ; croix sommitale dotée au revers de deux anneaux sans doute destinés à la fixation d’une couronne ; lunule en argent doré (non poinçonné) et verre taillé ; ostensoir conservé dans une boîte en forme (carton et cuir bouilli).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Samadet

Milieu d'implantation: en village

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